Magazine Moustique : À moins de 40 ans, ils ont déjà dû affronter le cancer... Et ils sont de plus en plus nombreux
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Extrait :
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Les projets de toute une vie
Survivre à un cancer quand on est en pleine construction est bien différent qu'à un âge plus mature. Les impacts en termes "d'années de vie perdues" sont bien plus importants. Les projets de vie sont compromis. Une jeune femme de 25 ans peut être mise en ménopause précoce. Plus aucune assurance ne couvre l'achat d'une maison. Une loi permet désormais le droit à l'oubli du cancer dix ans après la fin du traitement. Mais cela reste dix ans perdus.
"Et il y a un tas d'autres aspects que la société ne prend pas en compte comme la dépression post-cancer très fréquente un ou deux ans après à un moment où l'entourage est moins soutenant", ajoute Magali Mertens. Spécialisée dans le retour au travail après un cancer, celle-ci a fondé l'ASBL Travail & Cancer en 2017 après avoir elle-même vaincu la maladie très jeune lorsqu'elle était enceinte de son premier enfant.
Guerriers résilients
Une catastrophe car la grossesse avait accéléré la prolifération des métastases et Magali Mertens avait dû accoucher bien avant les délais. "Elle va bien. Elle a 14 ans. Et j'ai eu trois enfants par la suite, sourit-elle, radieuse. La société renvoie une image de guerriers résilients, mais c'est chacun à son rythme. Par contre, on a moins envie de perdre son temps. La clé, c'est de renouer avec ce qui apportait de la joie."
Le retour au travail reste délicat et demande des aménagements raisonnables. La coach se montre inquiète. "Les projets du gouvernement Arizona sont essentiellement axés sur la politique du bâton. Le risque c'est que la personne décroche du boulot après des arrêts de travail répétés et tombe en invalidité. Cela conduirait à passer à côté de plein de belles compétences.""